Il y a 25 ans. 1985… La grande exploration.
En contemplant ces 25 dernières années, c’est mon chemin intime qui se révèle et me reflète combien je suis partie prenante de ce que j’observe. Aurai-je le cran de la transparence, sinon quel intérêt, quelle résonance pour vous qui lisez ?
Il y a 25 ans, j’ai à peu près 30 ans. Mon chemin de développement personnel est commencé depuis 10 ans, classique, énergétique, ésotérique, symbolique. Psychothérapie classique, l’histoire familiale se pacifie, il reste une ombre qui me suit et ne dit pas son nom. Énergétique : gratitude à ma première guérisseuse, petite par la taille, Grande-Mère par sa connexion, qui m’accueille par « cela ne doit pas être bien grave » et tombe dans les pommes en posant ses mains sur moi. Je renais en cet instant à la reconnaissance de la puissance de ce qui ne dit pas son nom et me suit, jusque là caché par ma force extérieure. Grâce à petite Grande-Mère, je pressens en elle la puissance de guérison et d’amour du Féminin et ne prends pas encore conscience de la puissance de son refoulement en moi. Ésotérique : l’astrologie, la numérologie me révèlent des clefs universelles et personnelles qu’il me semble reconnaître, qui me relient à une dimension initiatique et m’inscrivent à nouveau dans le corps de Mère Gaia et de l’univers, mon âme se desserre. Ouf la thérapie classique psychologique commence à tourner court. Symbolique : mon attirance pour le tarot et la voyance me reflète le besoin de messages d’un au delà du personnel dont je me sens coupée de moi à moi et j’apprends vite à faire la part des projections des voyants et de ce qui résonne en moi. Je rencontre mes premiers guérisseurs channels et les idéalise. On se reconnaît entre nous par le livre « Dialogue avec l’Ange ». Je participe à la Convergence Harmonique avec un mélange de candeur, d’émerveillement, de foi aussi. Je plonge dans l’ésotérisme chrétien qui me rassemble. Je prie les Anges et m’essaye à la méditation, pas simple avec la copine derrière…
C’est le temps fécond où je peux être végétarienne sans me faire suspecter de sectaire, d’originalité certes mais c’est chic, où radiesthésiste et herboriste peuvent me préconiser des remèdes simples, doux et efficaces. Les pratiques sont libres, et cela me (nous) semble normal.
Mon âme appelle une régénération plus puissante, plus fondamentale, elle sait qu’une profondeur n’est pas touchée.
Cette époque où tout semble librement disponible appelle-t-elle aussi une rencontre initiatique ? Qu’elle en serait le visage ?
Les années 90. Retrouvailles avec le Feu alchimique.
La conspiration de la vie m’invite à un stage de tantra, non comme participante mais comme assistante et pour une semaine! Je peux refuser, ma petite voix me pousse. Retrouvailles avec mon énergie de fond, connaissance et compréhensions fulgurantes que nulle raison ne peut légitimer, feu sacré de vie, Féminin sacré. Je ne le nomme pas encore ainsi, les autres le sentent et projettent à la mesure de ce qui se réapproprie.
Époque de grande liberté. Nous en sommes insouciants. On peut se dire guérisseur, faire des soins avec ses mains, masser et faire du bien, régresser dans les vies passées. Le thérapeute reconnu a de l’expérience, ses diplômes universitaires sont anecdotiques par rapport à sa pratique et sa connaissance de la relation, du soin. J’explore avec passion et me forme de même, tantra, massage tantrique, sophrologie, pratiques du souffle et respiration consciente, travail psycho corporel, imagerie mentale, régressions, soins énergétiques, explorations chamaniques avec une plante mère, oui, oui à Paris… Mon âme se libère au cours de ce parcours, j’invite la copine sans nom derrière à venir devant et lui ouvre mon cœur. Passage. La joie pure avec des moments de reconnexions profondes retrouve mon quotidien, la force se met au service de la joie, le masculin au service du féminin. Le tantra ne connaît pas encore l’éclatement d’aujourd’hui : 2 grandes voies alors, l’américaine via Osho et la traditionnelle. J’arpente les deux, j’approfondis avec re-connaissance la traditionnelle à travers Daniel Odier, non encore guru. J’anime mes propres groupes et j’initie sans m’en rendre compte une vision nouvelle du couple avec Patrick mon compagnon plus jeune de 13 ans. Nous cheminons ensemble afin que la Grande Mère ne voile pas la Femme ni le Fils Amant l’Homme. Les participants nous savent gré de notre transparence et de la mise en pratique du Féminin sacré. L’interrogation sur le Feu sacré, sur son usage, son offrande au cœur et ce que cela implique, jalonne mon travail.
En parallèle, notre société occidentale de l’époque dans l’explosion des possibilités offertes s’interroge-t-elle sur ce qui l’anime et comment elle utilise sa force de vie, de création, et à quel dessein ? L’offre-t-elle au cœur afin que tous et tout en bénéficie, la nature comme les êtres vivants, au risque de contempler, de pressentir les conséquences quand elle ne le fait pas, ou bien choisit-elle de s’en servir pour un plus de bénéfice immédiat, un plus de « moi, je », un plus de toujours plus ?
Les années 2000. Accélération, contraction, expansion. Préparation à la naissance.
Collectivement, pour le pire et le meilleur, comme avec la crise économique, le nuage de Tchernobyl et les méditations mondiales, nous ne pouvons plus nier être interdépendants, indissociables, interconnectés. C’est une chose merveilleuse. Vision globale, féminine. Les chercheurs passent d’une vision analytique et linéaire, masculine, à unevision systémique et intégrative, féminine. Merveilleuse nouvelle. Arrive le temps de la complexité et des sciences du global, de la complexité tend à émerger l’unité, là encore vision féminine. L’ordinateur et internet s’imposent, et à travers eux une matérialisation de la trame, chère au Tantra, au champ unifié akashique. Vision féminine vous dis-je. La vraisemblance que l’observation consciente affecte la réalité commence à toucher le grand public et les méditations mondiales réunissent des millions de personnes par internet. L’inconscient collectif, grâce aux films, aux best-sellers, intègre la présence du Féminin sacré, même le management s’interroge sur les valeurs du Féminin. Insensiblement s’ancre la dimension des mondes subtils et autre 6ème sens. Vision féminine. Merveilleux chose. Quel changement radical de paradigme! Nous n’en avons pas véritablement conscience, nous baignons dedans.
Tout s’accélère aussi, les informations, les transports, les effets systémiques… Nous recevons tant d’informations en temps presque réel. Discerner nos priorités s’avère crucial et s’installe au cœur de la relation d’aide.
Nous sommes à un souffle de 2012, passage prévu par les calendriers ancestraux et les messages universels actuels, comme l’opportunité en traversant l’illusion de la séparation de s’éveiller à une nouvelle réalité, celle de co-création, de paix, d’harmonie pour toute vie sur Terre. Collectivement nous sommes soumis à une expansion et une accélération prodigieuses transformant les racines mêmes de notre monde et de notre réalité.
Nous sommes à une naissance planétaire, collective et individuelle. Vision féminine. Chacun le sent plus ou moins clairement et y répond en allant avec ou contre. La pression intérieure et extérieure monte de plus en plus. Avec elle la nécessité d’apprendre à ceux que nous accompagnons à se retrouver, se centrer, s’ancrer, à trouver en eux seuls l’espace de sécurité qui ne peut être submergé par les spasmes de cet enfantement.
Cet espace intime de sécurité est ontologiquement transpersonnel, ancré dans l’expérience intime qu’à l’intérieur de nous il y a ce que nous cherchons de façon illusoire à l’extérieur, il y a la ressource, le contact avec la source, l’amour, la lumière, la sécurité, et ceci ne peut nous être enlevé. Chacune pratique alternative, quel qu’en soit son langage, ouvre sans toujours le dire sur cette dimension au delà du personnel.
Et moi là dedans ? Et bien c’est de moi dont je parle, je n’ai pas arrêté. Toute ma quête, mon assise, mon humilité, me re-poser à l’intérieur, contempler, écouter, accueillir. Vision féminine.
Le monde ancien résiste : les structures extérieures comme les gouvernements ou intérieures comme nos programmes et croyances de limitations, basées sur le passé, le contrôle, la peur, le pouvoir, la séparation. La polarité masculine contractée résiste… Extrémisme, intégrisme, terrorisme… En ce qui nous concerne, exclusion des minorités spirituelles, accusation abusive de dérive sectaire, interdiction du libre usage des semences et plantes… Les derniers arrêtés ministériels sur la fonction de psychothérapeute évincent l’expérience pratique au seul crédit de la connaissance universitaire. Belle nouvelle, ils nous incitent à plonger dans l’autonomie, à faire confiance à une clientèle de bouche à oreille dans une réflexion vraie et un engagement, non celle abrutie par une société de valeurs extérieures, de surconsommation, qui réclame un miracle immédiat. Des maladies sont dites « de civilisation », l’humain n’est plus au cœur des décisions économiques. La perte de sens et de direction corrompt le quotidien.
Belle nouvelle. À la même mesure les formations de gestion des conflits et du stress se multiplient. À condition de savoir jouer sur les mots, vendre du mieux-être et non du travail sur soi, être énergéticien et non guérisseur. Les salons, foires et rayons des libraires consacrés au bien-être se multiplient, avec la progression jubilatoire des entreprises responsables, du commerce équitable, et le feng shui de grande surface bien sûr. Vision féminine. Nous y sommes, réjouissons-nous.
Sans tomber dans la complaisance, ni la candeur. Bénis soient ceux qui se dressent et démentent. L’afflux de lumière éclaire et révèle la résistance effrénée du masculin dans sa dimension inférieure. Des représentants éveillés et courageux du monde patriarcal, (économistes, militaires, médecins …) dévoilent ce qui est caché et incarnent l’aspect le plus élevé du masculin. Ils démontrent, dénoncent et prouvent ce que les alternatifs expérimentent et ne savent faire passer par manque de langage commun. Merveilleuse nouvelle. Le Masculin divin est aussi de retour. Celui dont l’alignement sait dire stop afin que le Féminin se déploie en sécurité.
Le Féminin sacré a besoin du Masculin divin, jamais l’un sans l’autre. Jamais l’un sans l’autre. « Penser global, agir local » incarne parfaitement l’union des polarités du masculin et du féminin.
Oui, redonner du sens, resituer l’être et non l’avoir au centre de la vie est devenu sacré car c’est devenu vital.
Et nous les éveilleurs, nous en sommes déjà conscients. Nous les « alternatifs », nous qui nous disons dans un chemin d’évolution, éclaireurs de chemin, connaisseurs passionnés du corps et de l’univers incarné, shaman et shawoman, ardents jardiniers et amants de la Terre, passeurs de rivages et guides des labyrinthes, et autres druides, prêtresses, alchimistes, channels, poètes, artistiques et mystiques, nous sommes invités à incarner la cohérence de ce que nous transmettons. Nous sommes invités à prendre conscience de ce qui nous est reflété par la fameuse loi d’attraction, afin de l’éclairer et de l’étreindre lucidement et amoureusement. Ho’oponopono me direz-vous, oui jusqu’au bout de la cohérence, embrasser totalement la réalité comme nôtre, nous reconnaître cocréateurs et y porter un regard amoureux. C’est l’essence du tantra, dans sa dimension originelle d’union avec Tout (séquence pub. C’est vrai pourtant). Avant tout, c’est notre qualité de présence, la fréquence que nous offrons au monde, la lumière que nous lui ajoutons, ce que nous avons actualisé de Qui Nous Sommes, qui fait vraiment une différence.
Et moi, me direz-vous encore ? Je n’ai parlé que de moi, je vous l’ai dit au début. Tous ces aspects sont miens. Ce temps est mien, je l’étreins avec passion dans l’évidence que je ne peux faire l’impasse de réconcilier et d’unir masculin et féminin au cœur de moi. C’est mon engagement intime et ma pratique. La copine ancestrale est accueillie comme ce Feu sacré qui bouge en moi, qui me pousse et me porte à cette union intérieure, la cohérence qui m’habite, depuis laquelle je m’efforce de guider ma vie. Mon âme a fait une cure de jouvence et me souffle les réconciliations, me rappelle à l’ordre quand au nom du Féminin sacré, j’oublie d’ouvrir mon cœur et mon accueil de l’autre. En particulier dans mon couple qui perdure et s’avère être la voie initiatique la plus confrontante, la plus rapide, la plus merveilleuse aussi. Je réalise au quotidien que la relation masculin – féminin, plus vaste et universelle que les notions de virilité et féminité, définit et crée le monde que je perçois. Transformer amoureusement ma vie et le monde me demande de réconcilier et d’unir masculin et féminin. Je m’y consacre. Pour cela, j’ai créé une formation de Tantra qui me ressemble. J’en ai fait un livre de vie qui propose ce parcours amoureux d’éveil, fruit de mon expérience intérieure et professionnelle.
Que l’union baigne le passage où nous sommes et où vous êtes dans l’aisance et la grâce.
© Diane Bellego